DIAGNOSTIC
Introduction
Si vous lisez ces pages, c’est peut-être parce que vous connaissez quelqu’un qui est multiple ou parce que vous soupçonnez quelqu’un d’être multiple.
Ou peut-être que cherchez- vous des réponses pour vous-même ? Ou peut-être que…
Il y a beaucoup de raisons et j’espère sincèrement que vous le faites par curiosité ou pour en savoir plus ou même pour pouvoir aider vous-même ou quelqu’un, n’importe. Ce site ne peut cependant pas vous fournir un diagnostic, il est plutôt un point de départ possible pour trouver de l'aide. Donc, avant de conclure que « quelqu’un est multiple » ou « je suis multiple », je recommande fortement que ceci soit validé par un professionnel de la psychiatrie/psychologie.
Néanmoins, pour information, j’ai essayé de rassembler les critères officiels du DSM-IV qui décrivent le TDI ainsi que les symptômes et indicateurs variés du TDI.
TDI : Les critères du DSM-IV
Comme expliqué dans la rubrique « Dissociation », le trouble dissociatif de l’identité (TDI), auparavant appelé trouble de la personnalité multiple, est décrit dans le DSM-IV avec les critères diagnostics que vous pouvez relire ici.
Pour rappel : L’essentiel du TDI est la division en plusieurs personnalités, dont chacune développe sa propre vie. Ces personnalités peuvent se percevoir comme étant d’âge sexe différents. Au moins deux des personnalités prennent en alternance le contrôle complet du comportement, de la pensée, du corps, des sentiments. Une amnésie touchant des souvenirs personnels importants fait également partie du TDI. Il est important de s’assurer que ces symptômes ne sont pas dus à l’abus de substance ou à une maladie, ou un dommage affectant le fonctionnement du cerveau.
Les expériences au quotidien
Ce qui est actuellement décrit dans le DSM-IV est assez restreint et ne dépeint pas en détail l’expérience subjective que fait une personne multiple. À moins que les différentes personnalités soient conscientes de leur coexistence et se perçoivent clairement entre elles en tant que différentes identités qui se partagent le même corps, une personne multiple elle-même ne peut pas forcément se retrouver dans la description ci-dessus.
D’après les études faites sur les phénomènes que les personnes multiples expérimentent dans leur vie quotidienne, il y a dans la partie suivante des symptômes importants qui n’ont pas été pris en compte dans la description du DSM-IV. (1)
Amnésie
Pratiquement toutes les personnes multiples expérimentent des amnésies dans leur vie quotidienne. L’amnésie peut impliquer les phénomènes suivants (1) :
- perte de temps ;
- fugues ;
- des actions, dont on ne se rappelle pas (rapporté par des personnes de l’entourage) ;
- la perte intermittente de certaines connaissances et savoir-faire ;
- être en possession d’objets de toutes sortes dont on ne se rappelle pas ;
- ne pas se rappeler de toute son enfance, des périodes d’amnésie prolongées dans l’enfance et l’adolescence ;
- amnésie intermittente pour sa propre identité ;
- ne pas reconnaître des personnes qui sont des connaissances ;
- perdre/ne pas retrouver des objets avoir une idée où et comment ils ont disparu ;
- retrouver des indices de ce qu’on vient de faire sans s’en souvenir (1).
Naturellement, la cause pour des amnésies de ce genre n’est pas uniquement le TDI. Il y a maintes raisons possibles parmi lesquelles, par exemple l’abus de substances (drogues) ou des lésions du cerveau. (1)
Entendre des voix
Pratiquement toutes les personnes multiples entendent des voix. Ces voix sont la plupart du temps décrites comme localisées dans la tête, mais ce n’est pas une condition nécessaire. Suite au fait que les personnes multiples entendent des voix, le TDI est souvent confondu avec la/les schizophrénie(s). Une grande partie des symptômes de « Schneider » qui sont typiques des schizophrénies est présente chez les personnes multiples. Les symptômes suivants sont communs aux schizophrénies et le TDI (1):
- entendre des voix dans la tête qui se disputent ou qui discutent ;
- entendre des voix qui font des commentaires par rapport aux événements et actions extérieurs ;
- avoir le sentiment que les pensées et idées proviennent d’une « force étrangère » ;
- avoir le sentiment d’être contraint d’exécuter des actions par une « force étrangère » ;
- avoir le sentiment qu’une « force étrangère » prend possession du corps et fait surgir des sensations, émotions, douleurs etc. qui n’ont pas de rapport avec les événements actuels ;
- avoir le sentiment que des pensées, des sentiments, des souvenirs récents disparaissent de la mémoire ;
- penser quelque chose qui semble provenir de quelqu’un d’autre ou penser quelque chose que la personne concernée trouve absurde ;
- avoir le sentiment que les gens de l’entourage pourraient entendre les propres pensées (1).
Cette ressemblance des symptômes est très problématique puisque le diagnostic « TDI » nécessite un traitement complètement différent que celui de schizophrénie. En plus, les schizophrénies sont considérées comme inguérissables contrairement au TDI. Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans le paragraphe TDI et schizophrénies ci-dessous.
Les symptômes des troubles dissociatifs
Comme le TDI est un trouble dissociatif, les différents troubles dissociatifs tels que l'amnésie, la fugue et le trouble de dépersonnalisation peuvent être présents chez une personne multiple. Il y a une abondance de troubles dissociatifs qui ne sont pas forcément liés au TDI, mais pour compliquer le diagnostic, il y a beaucoup de personnes multiples qui manifestent un ou plusieurs des troubles dissociatifs décrits. (2)
Transe
Il est possible que les personnes multiples présentent des états de transe, pendant lesquelles elles présentent un regard fixe et vide et ne répondent pas aux stimuli extérieurs. (1)
Conscience de la présence d’autres personnalités
Beaucoup de personnes avec des identités multiples sont conscientes de la présence des autres personnalités cohabitant le même corps. Elles sont capables d’entendre et/ou voir ce que font les autres personnalités quand elles ont pris le contrôle sur le corps. (1) Ce phénomène peut être à l’origine de diverses hallucinations auditives et visuelles que vivent les personnes multiples.
Flash-back
Un flash-back est à peu près comme un cauchemar très réel et vif. La personne traversant un flash-back replonge dans la situation de violence qu’elle a vécue dans son passé. Elle revit l’événement traumatisant. Il ne s’agit pas seulement de vagues réminiscences, mais de l’incapacité à empêcher ces souvenirs de revenir nous hanter. Certains parlent même de reviviscence pour dire à quel point il s’agit davantage d’un vécu que de simples souvenirs. En effet, l'angoisse, les émotions, les douleurs ressenties lors de l'expérience traumatisante peuvent être de nouveau éprouvées au moment du flash-back. Les cauchemars sont une autre manifestation de ce type de symptôme. (9)
L’intensité d’un flash-back peut être très variée. Parfois, il s’agit « juste » d’une observation, une intrusion d’images ou de pensées, mais l’expérience peut être intense comme décrit ci-dessus. Pendant le flash-back, la personne ne perçoit pas son entourage normalement. La perception peut être troublée et fortement réduite et la personne perd le contact avec son entourage. Par le monde extérieur, ceci peut probablement être perçu comme une transe mais la personne concernée peut expérimenter des flash-back comme des hallucinations auditives et visuelles très réelles. (10)
Les difficultés de diagnostic
Un des grands problèmes lors du diagnostic d’une personne multiple est le fait que celle-ci peut présenter des symptômes abondants. Ce qui veut dire que souvent, une ou plusieurs identités de la personne peuvent présenter des symptômes de différents troubles psychiques (comorbidité).
Comorbidité : plusieurs personnalités – plusieurs troubles
Le TDI est un trouble de l’identité et peut être considéré en tant que « méta-diagnostic ». Ceci signifie que le TDI n’est pas un trouble du même ordre que les autres troubles du comportement, des sentiments et des pensées. Ce trouble est d’une manière d’un ordre supérieur aux autres troubles. Il est possible qu’une personne multiple ou plutôt ses identités différentes souffrent de divers troubles tels que des troubles de l'humeur (trouble dépressif, trouble bipolaire), des troubles anxieux (phobie sociale, trouble de l'anxiété généralisée, trouble obsessionnel compulsif, etc.), des troubles sexuels et troubles de l'identité sexuelle, troubles du sommeil, des troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale, boulimie, etc.), des troubles liés à l’abus d’une substance et aussi des troubles de la personnalité, dont le trouble de la personnalité limite (ou trouble de la personnalité borderline). (2)
Les différents troubles psychiques peuvent coexister chez une personne multiple et cela rend le diagnostic souvent encore plus difficile. Il est cependant important de comprendre qu'un sujet est multiple et qu’il soit traité en fonction de son diagnostic. Faute de quoi, le traitement du problème reste inefficace ou n’est que partiellement efficace. En effet, les personnes multiples ont souvent déjà été diagnostiquées comme présentant un ou plusieurs troubles psychiques avant d’obtenir le diagnostic de TDI et de finir par trouver un traitement thérapeutique adapté. Même si le TDI naît dans l’enfance durant la période où l’identité d’une personne se développe, par conséquent dans la plupart du temps avant l’âge de cinq ans, le diagnostic, difficile, se fait plutôt tard chez l’adulte, entre l’âge de 20 à 40 ans. (2)
Pourtant, il est important de comprendre les troubles coexistant avec le TDI et de les traiter, puisque ces troubles ne disparaissent pas automatiquement au cours du traitement du TDI et ils sont très lourds à vivre pour la personne concernée. (2)
Le trouble de la personnalité borderline
Le trouble de la personnalité borderline est aussi un indicateur diagnostic pour le TDI. Les personnes multiples sont très souvent (mais pas tout le temps !) atteintes du trouble de la personnalité borderline ou montrent quelques critères correspondant à ce trouble.
Les relations humaines d’une personnalité borderline sont souvent très instables. Ceci est en rapport avec son image troublée d’elle-même par rapport à son entourage. Ainsi même des liens émotionnels intenses n'empêchent pas que la position vis-à-vis des membres de la famille, d'amis ou de partenaires tourne soudainement de l'idéalisation (admiration et amour fort) en dépréciation. Quand la personne croit être traitée de façon injuste (que cela soit vrai ou non), elle réagit souvent violemment et impulsivement et ne trouve, des jours et des semaines durant, pas d'issue à son univers d'idées de vengeance, de reproches vis-à-vis d’elle-même et des autres ou même de haine d’elle-même. Beaucoup de gestes des autres sont qualifiés comme hostiles par une interprétation excessive. Ils sont intensément analysés et examinés par rapport à leur contenu de « signaux ». La personne a des difficultés à interpréter « justement » le comportement des autres. Sa perception de l'autre est très changeante. Il y a un rapport entre la peur d'être abandonné et la difficulté de se sentir émotionnellement lié à une personne-clé quand celle-ci est absente. Cela aboutit à un sentiment d'être abandonné et de n'avoir aucune valeur. Dans ces contextes, il peut y avoir des menaces de suicide ou des tentatives de suicide. (4)
On peut imaginer que les différentes identités d’une personne multiple sont à l’origine de l’effet borderline du sujet, mais il est également possible qu’une ou même plusieurs des identités correspondent aux critères de ce trouble. Il s’avère que les personnes qui montrent des symptômes « borderline » ont la plupart du temps subi des traumatismes dans l’enfance, tel que la violence physique, sexuelle et émotionnelle et/ou ont subi un abandon par une personne proche.
Comportements autodestructeurs
Les diagnostics généralement associés à l’automutilation et d'autres comportements autodestructeurs sont la dépression et le trouble de la personnalité borderline. Le comportement autodestructeur peut être probablement considéré comme une réaction suite à une grande pression émotionnelle avec une haine de soi-même, l’autopunition, le sentiment de n’avoir aucune valeur. Les personnes qui s’automutilent le font donc généralement pour mettre fin à des sentiments qui leur sont trop intenses. Il peut s’agir de tristesse, d’angoisse, de colère, de culpabilité, (la blessure est alors souvent infligée comme punition) ou même de sentiments positifs. La sensation de vide, de perdition et de solitude - parfois conséquence de la dissociation - peut aussi mener à l’automutilation, qui a alors pour but de « ramener à la réalité » ou d’échapper au vide émotionnel, de sentir quelque chose (ou d’avoir le droit de sentir quelque chose suite à la blessure), même si ce n’est que de la douleur physique. (5)
Pratiquement toutes les personnes multiples connaissent le comportement autodestructeur plus ou moins prononcé. Une personne multiple a d’ordinaire des identités en elle qui se sont identifiées aux personnes qui lui ont infligé les traumatismes continuels. Il peut y avoir des identités qui sont hostiles envers les autres identités en interne et qui voudraient les punir ou même les tuer pour diverses raisons. En plus de cela, il est possible qu’il s’agisse là de mécanismes appris dans l’enfance, puisque les personnes multiples ont souvent fait des expériences extrêmes, subi des tortures infligées par des proches et ont appris à se protéger en s’automutilant. Les raisons de ce genre de comportement peuvent être très variées et il est important d’en comprendre la vraie raison pour pouvoir le traiter efficacement. (2)
TDI et schizophrénies
Le terme de schizophrénie (« schizo » du grec « σχίζειν » (phon. schizein) signifiant fractionnement et « φρήν » (phon. phrèn) désignant l’esprit) regroupe un ensemble d'affections psychiatriques présentant un noyau commun mais très différentes quant à leur présentation et leur évolution. On utilise donc le pluriel pour les désigner. Elles ont pour conséquence des altérations de la perception de la réalité (délire), des troubles cognitifs, et des dysfonctionnements sociaux et comportementaux plus ou moins importants. (6)
Selon les dernières études, la schizophrénie serait plus une maladie physique du cerveau qu’un fractionnement de l’esprit ou de la personnalité. C’est en fait le TDI qui est caractérisé par une division de la personnalité. Concernant la schizophrénie, il n’y a pas d’indice qu’elle soit guérissable avec la psychothérapie, mais elle répond à un traitement médicamenteux. Les médicaments ne peuvent cependant pas guérir la schizophrénie. (2)
Malheureusement, les personnes multiples présentent en partie les mêmes symptômes attribués à la schizophrénie. Il s’agit là des symptômes de « Schneider » évoqué ci-dessus. Des études américaines ont montré que 40 % des personnes multiples dans les cliniques psychiatriques ont d’abord à tort été diagnostiquées avec schizophrénie. (2) Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire psychiatrique de ces deux troubles, je vous propose de lire cet article résumant le développement du concept et du traitement de ceux-ci. (7)
Le diagnostic de TDI nécessite des mesures complètement différentes de celui de schizophrénie. Pour le TDI, le traitement médicamenteux n’est souvent pas indiqué. Cependant, il y a différentes possibilités de psychothérapie très prometteuses pour le TDI qui est traitable avec succès avec une thérapie compétente. (2)
Les « alters », les « states » et les « fragments »
Seules les dissociations les plus prononcées sont reconnues en tant qu’identités ou personnes alters. Les dissociations moins complètes et complexes sont nommées « states » (états). Ce sont des états de conscience ou identités partielles qui suivent de manière assez stéréotypée à certains stimuli extérieurs ou intérieurs. Par exemple : À chaque fois quand le sujet perçoit un mélange de fumée de cigarette et d’urine, il réagit de la même manière, p. ex. avec des éruptions de transpiration, suffocation, nausée et le besoin de fuite. Le sujet change le plus rapidement possible l’endroit actuel et se retrouve des minutes ou des heures plus tard quelque part ailleurs sans savoir comment il y est arrivé. (8)
Les fragments sont encore moins complexes que les personnes alters et les états. Les fragments sont liés à une situation spécifique, ce sont comme des bouts de mémoire sans contexte. Normalement, les fragments surgissent seulement lors du travail thérapeutique. À partir de l’exemple suivant, la notion des trois termes différents peut être illustrée :
ATTENTION TRIGGER !
Une fille de six ans est accompagnée dans une cave. On la couche sur une espèce de table d’opération, deux hommes lui enfoncent un crochet en fer dans son vagin. Ensuite, un autre homme urine sur elle, pendant qu’un quatrième homme l’abuse oralement. À la suite, on l’enferme dans une caisse en bois avec des insectes et des araignées et on lui dit qu’elle n’a pas fait assez d’efforts, qu’elle n’était pas sage et qu'elle devait mourir. On la libère finalement après plusieurs heures. (8)
Il est possible que ce traumatisme soit le vécu d’une personne alter unique ou que plusieurs alters partagent cette expérience. Si la situation traumatisante se répète plusieurs fois, il est possible qu’un alter enregistre celle-ci dans une séquence (state) et par conséquent la personne alter peut changer son état p. ex. à chaque fois que cette personne alter voit un crochet en fer. Il est également possible que des aspects spécifiques du traumatisme soient séparés complètement dans un fragment. Quand un fragment surgit lors de la séance thérapeutique, il n’y a pas de contexte, pas de « Moi », pas d’espace ni de temps. Pour la personne, le moment traumatique est dans le présent, il s’agit d’un flash-back. Il est important de ramener une personne dans cette situation à la réalité actuelle et de guider la personne de manière à trouver le contexte du fragment. (8)
Dans le diagnostic, les termes « personne alter » et « state » ne sont souvent pas assez bien différenciés. De ce fait, il y a parfois des constats comme quoi une personne multiple dispose de 800 « alters » alors qu’il s’agit probablement d’un mélange d’alters et de states. (8)
Le degré de multiplicité
La gravité du trouble s’exprime entre autres par le nombre d’identités d’une personne. Le plus une personne s’est désintégrée en identités différentes, le plus grave le trouble. À partir d’un certain nombre d’identités ou d’identités partielles (Michaela Huber, par exemple, parle de plus de 1000), il n’y a plus une entité comme le « Moi » et l’identité s’est pratiquement complètement désintégrée. (2)
Retour aux difficultés de diagnostic
On peut imaginer que le diagnostic des personnes avec plusieurs identités soit difficile. Une personne avec identités multiples n’est pas forcément au courant de ce fait. Puisque les expériences qu’elle peut faire dans son quotidien (pertes de temps, entendre des voix) sont angoissantes et perturbantes, elle peut avoir du mal à en parler. Surtout, il faut considérer que la plupart des identités d’une personne multiple ont vécu des situations traumatisantes où même passé une grande partie de leur vie dans des situations traumatisantes et pour cela, souvent une personne multiple ne peut pas faire facilement confiance à son entourage. L’essentiel dans une thérapie est donc l’établissement d’une relation de confiance.
Résumé et discussion
Ce texte sur le diagnostic ne peut pas remplacer la lecture de la littérature originale et surtout l'expérience et l’expertise d’un psychothérapeute. Je voudrais souligner que ce site est écrit uniquement à titre d’information et ne pourrait être qu’un point de démarrage pour s’informer sur le diagnostic.
En plus du diagnostic officiel du DSM-IV, j’ai essayé de rassembler les descriptions des symptômes qui peuvent être vécus par quelqu’un qui est multiple. Il s’agit de symptômes souvent uniquement accessibles directement par le sujet, puisque ce sont souvent des expériences subjectives et très bien cachées. Pour le diagnostic, il est donc indispensable que la personne concernée ait un minimum de confiance envers son thérapeute pour confier les symptômes importants. Ceci est un premier point qui rend le diagnostic difficile.
Ensuite, le TDI étant très probablement le résultat d’un traumatisme prolongé et complexe, les différentes personnalités d’une personne multiple peuvent être atteintes de différents symptômes du trouble de stress post-traumatique, ce qui se traduit par une panoplie de troubles anxieux, dépressifs, troubles de la personnalité etc. Pour cette raison la plupart des personnes multiples ont été diagnostiquées avec un ou plusieurs de ces troubles avant d’être enfin reconnues comme étant multiples.
Une autre problématique importante est la confusion des schizophrénies avec le TDI, due aux ressemblances de ces troubles concernant la symptomatique. Cette confusion peut avoir un effet fatal sur la personne diagnostiquée par erreur avec la schizophrénie, puisque les chances de guérison pour la schizophrénie sont pratiquement nulles tandis que le TDI s’améliore avec un traitement psychothérapeutique adapté.
Pour l’instant, les instruments de diagnostic ne font pas partie de ce texte, je voudrais juste mentionner que des questionnaires spécifiques au diagnostic du TDI ont été développés. Je complèterai ce texte dans une version ultérieure du site.
Bibliographie :
1. Paul F. Dell: A new model of dissociative identity disorder. Psychiatric Clinics of North America 29, 1-26 (2006)
2. Michaela Huber: Multiple Persönlichkeit, Überlebende extremer Gewalt. Ein Handbuch. Fischer Taschenbuchverlag GmbH, Frankfurt am Main (1995) p. 147 ff
3. DSM-IV : http://fr.wikipedia.org/wiki/DSM-IV
4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_la_personnalit%C3%A9_borderline
5. http://fr.wikipedia.org/wiki/Automutilation
6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Schizophr%C3%A9nie
7. Karen Gainer: Dissociation and schizophrenia: A historical review of conceptual development and relevant treatment approaches. DISSOCIATION Vol. VII, No. 1 (December 1991)
8. Imke Deistler und Angelika Vogler: Einführung in die Dissoziative Identitätsstörung – Multiple Persönlichkeit, Junfermann Verlag Paderborn (2005), p. 54-56
9. http://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_de_stress_post-traumatique
10. http://www.multicorner.de/frmcontents/informatives/glossar_f.htm